PROFESSION DE FOI DE L'AFIDEO

Quels sont les objectifs de l’association ? 

L’Afideo poursuit depuis plus de vingt ans trois objectifs : 

  • Rassembler les sourd.es et malentendant.es oralistes autour de sujets communs concernant principalement l’accessibilité. La rencontre et l'entraide des sourd.es et malentendant.es oralistes est également importante à travers l'organisation de rencontres et de sorties.
  • Favoriser l’insertion professionnelle et sociale des sourd.es et malentendant.es oralistes, par le biais d’un travail d’information (conférences, publications, partenariats…) 
  • Encourager et faire connaître toute initiative visant à améliorer le quotidien des personnes sourdes et malentendantes oralistes : 


Initiatives humaines : encourager la richesse culturelle de la surdité à travers les différents modes de communication possibles : l’oralisme, le français écrit, la Langue des Signes françaises (LSF), la Langue française Parlée Complétée (LFPC) afin d’ouvrir les horizons et offrir des accompagnements humains adaptés ; 

Initiatives techniques :  développement du sous-titrage sur toutes œuvres audiovisuelles, développement de la reconnaissance vocale, de la visiophonie, soutien aux centres-relais téléphoniques, améliorations des prothèses auditives et des implants cochléaires. 

 

Les sourd.es oralistes sont par ailleurs encore victimes de préjugés principalement véhiculés par les médias et le grand public, qui conduisent par exemple à dire que « le sourd est automatiquement muet » ou qu’« être appareillé et savoir oraliser sous-entend que le sourd n’est plus en situation de handicap », ou encore que « si un sourd-muet parle, alors il n’est pas sourd ».

Sourd, malentendant, quelle différence ?


En général, une personne est dite sourde lorsqu’elle ne perçoit plus la parole sans ses appareils auditifs. Les enfants nés sourds ne peuvent de ce fait pas acquérir la parole sans aides auditives et un gros travail d’orthophonie s’étalant sur plusieurs années, voire décennies.

La personne malentendante a assez de restes auditifs pour pouvoir entendre sans appareillage. Les enfants nés malentendants sont souvent diagnostiqués plus tard, parce qu’ils ont pu acquérir un certain niveau de langage, justement grâce à ces restes auditifs.

Parler d’une personne en disant qu’elle est « sourde » ou « malentendante » ?

Cela dépend de la personne ! Certain.e.s sourd.e.s préfèreront « simplifier » en se disant malentendant.e.s, car effectivement avec leurs appareillages, la plupart sont, d’une certaine manière, « juste malentendant.e.s ». 

Il faut savoir que se dire « sourd.e » a souvent pour conséquence de mettre mal à l’aise un interlocuteur qui ne connaît rien au monde de la surdité. Tout à coup, la personne à qui le.la sourd.e ou le.la malentendant.e parle en perd ses moyens et se pose la question « mais comment ça, je parle à un.e sourd.e-muet.te ?! » et s’arrête tout net. Souvent, elle va ensuite éviter de lui parler afin de limiter tout risque de malentendus. Se dire « malentendant.e » permet ainsi de rassurer celui ou celle qui ne connaît pas la surdité. 

Chacun doit pouvoir se définir comme iel le sent, et ce, selon le contexte dans lequel iel est. Des personnes malentendantes peuvent se revendiquer par moment sourdes. Des personnes sourdes peuvent se revendiquer par moment malentendantes.

D’autres revendiqueront carrément leur surdité, qui n’est pas vue comme une déficience, mais comme une perception sonore différente. 

La surdité : un handicap Invisible

La surdité fait partie des 80% des handicaps dits « invisibles ». 

La technologie auditive (implant cochléaire, appareils auditifs) a certes fait des progrès extraordinaires, mais elle ne rend pas normo-entendant pour autant.  Effectivement, acquérir la complexité du monde sonore à travers ces outils qui n’ont pas la qualité d’une oreille normo-entendante peut, entre autres, engendrer de l’épuisement, et parfois, de grandes frustrations. 

Il est essentiel de retenir que la fatigue engendrée par les sonorités artificielles et incomplètes des appareillages sera toujours présente tout le long de la vie d’une personne sourde appareillée.   

Pourquoi et dans quel cadre a été créée l’AFIDEO ? 

L'association a été créée en 2000 par une communauté de jeunes adultes sourds oralistes regroupée derrière une commission des « jeunes LfPCistes » avec le but d’offrir un terrain d’expression et de défense aux sourd.es oralistes n’ayant pas à l’époque de structure sur laquelle s’appuyer. Il existait alors des associations de parents d’enfants sourds, de sourds LSF, de devenus sourds, de professionnels de la surdité, mais pas pour les sourds oralistes. 

 

L’AFIDEO s’est très vite enrichie de membres provenant de différents horizons : sourds bilingues LSF/langue française, devenus sourds, oralistes purs et durs. Elle reste une des principales associations à défendre des communautés variées de sourd.es et malentendant.es ayant l’oralisme comme base commune.  

 

Le début des années 2000 était effectivement une période riche en opportunité de combats et de missions à mener, dans lesquelles l’AFIDEO avait toute sa raison d’être et a très vite trouvé sa place : Loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, Centre relais téléphoniques, démocratisation du sous-titrage. 

Quel est la position de l’AFIDEO dans le monde de la surdité ?  

L’AFIDEO porte la voix des sourds oralistes, notamment à travers Unanimes, l’Union des Associations Nationales pour l'Inclusion des Malentendants et des Sourds, une fédération d’associations concernant la surdité, créée afin que les instances politiques se saisissent ensuite des sujets portés à leur connaissance. 

 

L'AFIDEO n’a pas particulièrement vocation à promouvoir une forme d’éducation par rapport à une autre. Nous pensons qu’une éducation oraliste peut s’accompagner aussi bien de l’apprentissage de la langue des signes que celle du LfPC, voire de méthodes purement auditives. Ceci afin de donner un maximum de chances à l’enfant sourd ou malentendant de s’intégrer dans la société française, avec des assises linguistiques solides. L’AFIDEO s’intéresse également au développement personnel des personnes sourdes et malentendantes afin de leur apprendre à affirmer leur assertivité et leur confiance en soi. 

 

La surdité est un handicap qui se vit au quotidien. L’AFIDEO milite pour que les sourd.es et malentendant.es oralistes, puissent,  de la maternelle à l’université, dans le monde professionnel ou administratif, au sein de l’espace privé ou urbain, avoir à un environnement inclusif et donc capacitant.